Sanremo, accident et délit de fuite
Hier, s'est achevé le 56ème Festival de la Chanson Italienne de Sanremo. Un certain Povia a gagné le Festival avec sa chanson "Vorrei avere il becco".
Je suis donc allé faire un tour hier soir à Sanremo pour approcher de plus près cet événement italien qui a monopolisé les média du 27 février au 4 mars.
La ville avait revêtu ses plus beaux habits pour l'occasion : décorations exubérantes du style Noël ou du style "notes de musique". Très impressionnant. Des camions de la Rai et d'autres chaînes italiennes étaient postés aux alentours du Teatro Ariston, le théâtre où se déroule le Festival chaque année. Toute la ville de Sanremo était en effervescence : monde dans les rues, concerts "off", bars avec musique techno à fond dehors, restaurants pleins, camions de polizia ou de carabinieri à tous les coins de rue. Le point "central" de cette effervescence était bien sûr les abords du Teatro Ariston, où une foule immense était ammassée devant l'entrée principale afin de voir en direct la retransmission du Festival sur l'écran géant (un parmi tant d'autres puisque la ville en était juchée) et aussi derrière le théâtre où une autre foule était ammassée devant l'ingresso degli artisti où bien sûr toutes les stars italiennes comme Laura Pausini ou Spagna entraient et sortaient.
Comme pendant le Festival de Cannes, où les prix augmentent de façon incensée, Sanremo ne déroge pas à cette règle : 8€ une bière...
Lorsque je décidais de rentrer, je ne savais pas qu'elle n'était pas terminée. En effet, ayant décidé de rentrer par le réseau secondaire, je suis passé par Roquebrune Cap Martin ou il y a un tunnel en courbe de près de 90° très dangereux et surtout très glissant. Au moment de rentrer dans le tunnel, je fus arrêté par un attroupement de personnes me faisant de grands signes devant des voitures disloquées et en "warning". Vu l'état des voitures, je compris qu'un accident grave venait de se produire. Trois voitures étaient impliquées : deux italiennes (une Alfa Romeo et une Fiat) et une française (une Golf). Toutes étaient gravement endommagées.
Je m'arrête donc et m'approche de l'attroupement et on m'explique que l 'accident venait d'avoir lieu. Je demande en italien à ces personnes s'il y avait des blessés. On me répond que non heureusement mais qu'une femme était choquée. Un type français (qui arrivait aussi comme moi dans le tunnel après l'accident mais dans l'autre sens) me dit que les secours et la police ont été avertis.
Les personnes italiennes impliquées dans l'accident me disent que le propriétaire de la Golf ayant causé l'accident est parti tout en téléphonant avec son mobile au moment de l'accident. Elle me disent qu'il va revenir. Je commence à douter de cette information dans la mesure où on ne doit pas partir lorsque l'on est impliqué dans un accident. Surtout que le fait qu'il avait déjà un mobile, ne justifie pas le fait qu'il devait partir pour "avertir les secours". Je pense immédiatement à un délit de fuite du conducteur de la Golf.
En effet, cette personne est arrivée à trop grande vitesse dans le tunnel et étant donné que le sol était glissant du fait de la pluie a perdu le contrôle de son véhicule, a percuté la première voiture (une Alfa Roméo immatriculée à Imperia) latéralement et a fini sa course dans la deuxième voiture (une Fiat aussi immatriculée à Imperia). Ce qui a sauvé les deux voitures italiennes sont d'abord pour la première, ses airbags qui se sont tous déclenchés, et pour la deuxième, le fait que la Golf avait donc perdu de la vitesse en percutant la Fiat.
La police, les pompiers et les remorqueurs sont arrivés les uns après les autres nonchalamment en se saluant les uns les autres. D'ailleurs, ils ne sont pas souciés au début si j'avais été témoin de l'accident, croyant même que j'avais été impliqué. Il est vrai que j'aurais pu faire demi tour mais étant donné la courbure du tunnel et pour des raisons de sécurité, j'ai décidé de ne pas bouger. De plus, la police avait déjà bloqué l'accès au tunnel dans les deux sens. Je suis donc resté bloqué deux heures dans le tunnel et il était déjà 2h du matin quand j'y suis arrivé...
Pour résumer : la personne ayant causé l'accident et ayant fuit était déjà connue des services de police et était probablement en état d'ébriété au moment de l'accident (d'où le délit de fuite). Le policier m'a dit que c'était quelqu'un qu'ils connaissaient et, je cite : "qui nous emmerde". Les passagers de l'Alfa Romeo et de la Fiat n'ont pas été blessés, la propriétaire de la Fiat ayant été juste choquée (ce qui est compréhensible vu la violence des chocs). Pour finir, je n'ai rien eu d'autre à faire que de rester à attendre que le tunnel soit dégagé puisque la police ne m'a rien demandé.
Peut-être aurait-il mieux valu que le propriétaire de la Golfe ne rencontre pas d'autres voitures dans ce tunnel et se crashe tout seul contre les murs, puisqu'apparemment il y en a qui ne comprennent toujours pas que boire en conduisant et en mettant la vie des autres en danger est inadmissible !!!!
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