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TITI NO BUROGGU
22 avril 2005

€uromillions

carreuro1
Un patron (salarié, il faut le préciser) remercié pour "mauvais résultats" touche 39 millions d'€uros. Un emloyé (salarié, il le faut aussi le préciser) remercié pour "mauvais résultats" de son travail, combien touche-t-il ? D'autant plus que l'on a supprimé des primes à des employés et/ou "accordé" une augmentation d'un pourcentage dérisoire...
Si Daniel Bernard a été remercié pour "mauvais résultats", pourquoi je l'ai entendu dire tout à l'heure qu'il : "avait multiplié le C.A. par 4, et multiplié les bénéfices par 8, et que ce n'était pas rien" ? Cherchez l'erreur... Des mauvais résultats comme ça... Pfff...


Carrefour : le débat enfle sur le départ de Bernard
O. A.
Le Figaro.fr/Economie : [22 avril 2005]

«Remboursez !» Certains actionnaires de Carrefour ont manifesté leur mauvaise humeur en apprenant, lors de leur assemblée générale, les conditions du départ de l'ancien président, Daniel Bernard, «débarqué» en février par la famille Halley, premier actionnaire. Ce départ coûtera 39 millions d'euros au groupe de distribution.

La somme a fait bondir la CGT, qui parle de «mépris». Le premier secrétaire du Parti socialiste, François Hollande, s'est dit «choqué comme il n'est pas possible de l'être» et a réclamé «une mesure législative pour interdire les retraites-chapeaux». Des critiques ont fleuri jusque dans les milieux patronaux. En campagne pour la présidence du Medef, Yvon Jacob a estimé sur RTL que «les Français ne comprennent pas du tout» de telles sommes. De son côté, sur i-Télé, le président de la Confédération générale des PME, Jean-François Roubaud, s'est déclaré «scandalisé».


Les montants évoqués, bien que considérables, sont d'une autre nature que les 30 millions d'euros dont aurait bénéficié Philippe Jaffré à son départ d'Elf, absorbé par Total, ou encore les 3,8 millions perçus puis rendus par Pierre Bilger quand il quitta la présidence d'Alstom, au bord de la faillite.

Dans le cas de Daniel Bernard, il ne s'agit pas d'une indemnité de départ négociée en échange de sa démission. Pas non plus d'un «parachute» prévu à l'avance, mais d'une clause de non-concurrence sur quatre ans, rémunérée pour l'équivalent de trois ans de salaire (trois fois 3,13 millions d'euros), et d'une retraite «supplémentaire».

Celle-ci représentera 40% du dernier salaire de Daniel Bernard, soit 1,25 million d'euros annuels. Carrefour a payé pour cela à Axa – qui versera cette rente à Daniel Bernard – 29,5 millions d'euros, soit la valeur actuelle des sommes qui pourraient être réglées à l'ancien président au cours des prochaines années, compte tenu de l'espérance de vie moyenne. Promodès, fondé par les Halley puis fusionné avec Carrefour, avait mis en place ce système pour une douzaine de cadres.

«Des «retraites additionnelles» de ce type sont accordées aux cadres dirigeants d'environ 40% des grandes entreprises, estime un expert des ressources humaines. Mais elles représentent en général 10% à 15% de la dernière année de salaire. Et le montant de ce salaire est rarement si élevé.» En 2003, Daniel Bernard était le quatrième patron le mieux payé du CAC 40.

En divulguant ces chiffres, le nouveau président de Carrefour, Luc Vandevelde, pouvait espérer bénéficier d'un «effet de comparaison» favorable. Il n'a pas manqué de préciser que l'addition de sa propre rémunération et de celle du président du directoire, José Luis Duran, serait inférieure à ce que Daniel Bernard gagnait à la tête de Carrefour.

Mais gare à l'effet boomerang. Ces dispositions figuraient depuis des années dans le contrat de Daniel Bernard et ont été régulièrement avalisées par le conseil d'administration et le comité des rémunérations de Carrefour. Deux instances auxquelles Luc Vandevlde siégeait et qui n'avaient, jusque-là, pas jugé utile de porter ces informations à la connaissance des actionnaires.

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